L'engagement

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La fin de l'esclavage

L'engagement « volontaire » des populations étrangères à l'île était la solution qu'avaient trouvé les exploitants pour continuer à importer de la main d'œuvre bon marché dans leurs plantations. En effet, après l'émencipation, peu d'esclaves affranchis décidèrent de rester au service de leur maître, préférant se livrer au vagabondage ou s'installer dans les hauts avec les anciens marrons (esclaves fugitifs) et les blancs ruinés par la crise du café, pour vivre comme leurs voisins, de cultures vivrières.

Des recruteurs allaient dans les ports de commerce de la cote orientale de l'Inde, de la Chine, à Madagascar et en Afrique et ils faisaient signer des engagement de travail pour 5 ans maximum, mais renouvelable, aux autochtones. Ces derniers étaient ensuite emmenés à la Réunion pour y travailler moyennant un maigre salaire et au terme du contrat, les engagés avaient le choix entre signer un nouvel engagement ou rentrer chez eux en charter (... pardon, en bateau).

livret d'engagement d'un chinois
Livret de Tien Tchou Huo originaire de Foutchéou, engagé en 1901 (source : Archives départementales)
Tout engagé est porteur d'un livret qui indique la durée de l'engagement, le nom du propriétaire terrien qui l'emploie et ses conditions de travail et de rémunération.

Une composante de la population

L'engagement est une nouvelle forme d'immigration qui a continué de augmenter la population de l'île. Entre 1848 et 1885. 117.813 engagés sont arrivés sur l'île et malgré le rapatriement de certain d'entre eux, (1200 à 2000 par an) on estime que 46.000 individus sont restés à l'île de la Réunion élargissant encore la diversité ethnique du département d'outre-mer.

Beaucoup de Chinois et de Zarabs profitèrent de la fin de leur engagement pour ouvrir des boutiques sur l'île et faire du commerce. Aujourd'hui encore beaucoup de commerces sont tenus par les descendants de ces engagés et certains on su faire fructifier leurs affaires.